Marcelino : le phénix est en cendre

Après une première saison réussie, Marcelino Garcia Toral connaît de réelles difficultés en cette première moitié de saison. Le technicien asturien arrivé l’année dernière après trois saisons exceptionnelles du côté de Villareal commence à lire son nom sur les lèvres de certains supporters en compagnie de l’expression « vete ya » (va-t’en). En somme une partie des supporters le prie de bien vouloir céder sa place le plus vite possible. Peut-il renaître de ses cendres?
Marcelino est un entraîneur compétent. Son pédigrée d’entraineur parle pour lui. Sur les 11 saisons qu’il a connu en tant que coach, il n’a fini hors des huit premiers qu’à seulement 3 reprises. C’était avec le FC Séville, le Racing Santander et le Real Saragosse avec qui il venait de monter en première division espagnole. Particulièrement performant avec les équipes moyennes du championnat espagnol qu’il a toujours, soit redressées soit menées avec succès, il a connu l’échec avec le premier gros club qui lui a fait confiance, à savoir le FC Séville, où il n’est resté qu’une seule saison.
Le contexte valencien pourrait s’avérer similaire à ses autres expériences. Il est arrivé au club alors que l’équipe sortait d’une saison chaotique (12e au championnat) et a réussi à tout remettre sur les rails, en terminant 4e du championnat et se qualifiant pour la Ligue des Champions. Sa méthode fait de lui un entraineur structuré et rassurant. Chez lui pas de jeu tactique flamboyant, par de remplacement suicidaire, Marcelino applique à la lettre les recettes qui ont fait ses succès passés. Son dispositif en 4-4-2, aujourd’hui décrié par une partie de Mestalla, est un schéma de jeu conservateur et rassurant pour lui.
Seulement il semble que les limites de sa méthode pointent le bout de leur nez lorsque les compétitions se multiplient. L’an dernier déjà avec l’arrivée de la coupe du Roi, l’équipe avait connu une deuxième partie de championnat compliqué, capitalisant sur l’excellente première partie.
Cette saison, avec la qualification en ligue des champions, le Valencia CF se devait d’étoffer son effectif et c’est Marcelino lui-même qui l’a confectionné. Toutes les arrivées ont été des demandes express de sa part. Ce contrôle total sur l’équipe peut fonctionner sur une compétition domestique, mais peut s’avérer périlleux lorsque l’on accumule les compétitions. L’arrivée de Daniel Wass est un exemple frappant. Le danois était censé être un joker de luxe au milieu de terrain. Le plan étant de l’aligner contre des adversaires plus modestes en championnat pour faire souffler Dani Parejo, Geoffrey Kondogbia ou même Francis Coquelin. Or, le danois n’a pas eu le rendement escompté, pire il est devenu arrière latéral droit après les piètres performances de Cristiano Piccini, lui-même une demande de Marcelino à ce poste pour remplacer Martin Montoya.

Marcelino ne semble pas trouvé les solutions aux problèmes que traverse son équipe. Crédits photo/Marca.com
Sur le terrain l’équipe ressemble à son entraineur. Le Valencia CF est une équipe qui prend peu de risques et qui manque cruellement de folie offensivement. Lors des matchs contre la Juventus ou contre le Real Madrid tous les changements ont été poste pour poste. Aucune prise de risque tactique n’a pu être observée pour déstabiliser l’adversaire. Le Valencia CF est donc une équipe prévisible pour ses adversaires. Marcelino lui-même annonçait avant le match contre le Real Madrid qu’il jouerait de la même manière que contre la Juventus. Désormais la frilosité et le conservatisme de l’entraîneur se ressentent même dans les conférences de presse. Faut il changer de système? Passer par un 4-3-3 plus moderne? C’est à lui de régler ce problème. Une chose est certaine, le coach des Chés est conscient de tous ces problèmes, comme le prouve son agacement capté par les caméras de télévision où on peut le voir s’énerver contre Dani Parejo à qui il demande de jouer beaucoup plus vers l’avant ou les remontrances à Guedes sur son niveau pendant le match.
Comme nous l’évoquions plus haut, Marcelino est un excellent entraîneur. Il n’y a aucun doute là-dessus. Il peut être l’homme de la situation. C’est lui qui fit renaître le Valencia CF de ses cendres l’an dernier comme il le fit déjà avec Villareal auparavant. Cependant il ne peut pas jouer à la fois le rôle d’entraineur et celui de directeur sportif. Ses mauvaises décisions sur le recrutement pèsent énormément sur le rendement de l’équipe à l’heure actuelle. À la veille d’affronter le FC Séville, plus que 3 points, l’équipe et l’entraineur se doivent de montrer une toute autre image : celle d’une équipe conquérante, joueuse et agressive. Bref, tout ce qui a fait le succès de ce club depuis 100 ans.
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