Mario Kempes : “El Matador” qui inspira Maradona et toute l’Argentine

Ce lundi 15 juillet, une légende du club fête ses 65 ans. Mario Kempes, alias “El Matador” a fait rêver toute une génération de supporters durant les années 70, à Valence mais aussi en Argentine. Retour sur le parcours de cet impitoyable buteur.

Image via as.com
Le 15 juillet 1954, Mario Alberto nait à Bell Ville en Argentine. C’est dans les équipes de jeunes du Talleres de Bell Ville qu’il commence à taper du ballon. Il associait l’école avec un travail dans une menuiserie dont le patron avait des contacts avec un club de Cordoba. Ce contact lui permit d’obtenir un test là-bas. A 17 ans et après 3 heures de bus, il arriva à Cordoba où devaient être essayés d’autres jeunes. Le sélectionneur demanda à chacun de se présenter et quand arriva le tour de Kempes, celui-ci se présenta de la manière suivante :
-« Carlos AGUILERA de BELL VILLE »
-« Jeune homme, vous ne connaissez pas un certain Kempes qui vit là-bas et qui, parait-il, est très bon ? Ils en demandent un prix exorbitant parce qu’ils croient que c’est un phénomène. » questionna le sélectionneur .
-« Non monsieur, je ne le connais pas. »
Il avait préféré mentir car il savait que le staff qui le jugeait rejetait les jeunes recommandés. Il marqua 2 buts pendant le premier quart d’heure et fut embauché. Instituto de Cordoba paya une grosse somme. Sur recommandations de son père, il restait vivre à Bell Ville pour poursuivre ses études et ne descendait à Cordoba que les jours de match.
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Il resta 6 ans dans ce club, le faisant monter de division en division et devenant avec ses coéquipiers des postes avant, dont Osvaldo Ardiles, le meilleur quatuor d’avants de tous les temps de Cordoba. Depuis le 21 Octobre 2010, le stade olympique de la ville porte le nom de « Estadio MARIO ALBERTO KEMPES ». C’est dire.
Rosario Central l’achète en 1974. Il marque 25 buts en 25 matchs la première saison, et quand en 1976, il quitte ce club pour Valence, il y aura marqué 97 buts en 123 matches.
1978, Kempes au sommet du monde
Malgré une apparition décevante lors du célèbre tournoi Naranja, Mario Kempes démontre tout son talent en remportant le trophée Pichichi (meilleur buteur) lors de ses 2 premières saisons. C’est là que les supporters et la presse lui trouvent son surnom, « El Matador ». Ces 2 saisons, il marque respectivement 24 et 28 buts et Valence termine 8éme puis 4éme, ce qui lui ouvre de nouveau les portes des coupes d’Europe dont le club a été privé pendant 6 ans.

El Matador durant la Coupe du Monde 78. Une compétition polémique où Kempes a brillé / Image via youtube Barbosa Fútbol Videos
L’été 1978, la Coupe du monde a lieu en Argentine. Le sélectionneur argentin Cesar Luis Menotti fait alors front à la junte militaire au pouvoir qui ne veut aucun joueur expatrié dans la sélection. Il obtient gain de cause pour Kempes qui participera au Mundial. Heureusement d’ailleurs, car grâce à lui, l’Argentine devient championne du Monde en battant en finale les Pays-Bas grâce à 2 buts du Matador. Kempes finira aussi meilleur buteur de la compétition avec 6 buts. La légende est née.
La saison 1978/1979 fut presque quelconque tant au niveau personnel qu’au niveau du club : 12 buts, 7éme en Liga et éliminé en 8ème de finale de la coupe de l’UEFA. Toutefois, le fabuleux parcours en Coupe du Roi sauve la donne : Valence et Kempes éliminent le Barça en 8eme de finale puis terrassent le Real Madrid (2-0 en finale) grâce à 2 buts du Matador. Encore lui.
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La saison suivante sera encore marquée par un trophée, européen cette fois-ci, avec la victoire en Coupe des coupes. La finale contre Arsenal se décanta aux pénaltys et curieusement, Kempes, loupa le sien.Les supporters valenciens ne lui en tiendront pas rigueur.
En Mars 1981, il retourna en Argentine, au River Plate, pour 300 millions de pésètes (1.800.000 €). Toutefois, malgré la victoire en championnat, le buteur dut retourner à Valence en fin de saison, le River ne pouvant assumer le paiement de la totalité du transfert.
Une fin de carrière aux antipodes de la gloire
Les 2 dernières saisons furent poussives. Kempes n’était plus le même. L’équipe termina malgré tout 5éme pour la saison 1981/82 qualifiant de fait Valence pour la coupe de l’UEFA, mais flirta avec la relégation la saison suivante. Ce fut une triste fin pour le Matador à Valence.
“Il mérite un hommage du pays argentin. Je l’aime”, Maradona
La suite le sera tout autant : une équipe de football salle de Valence (Autocares Luz), puis 2 saisons à Hercules, qu’il sauva quand même d’une descente en 2éme division espagnol, suivi de 6 ans dans des petits clubs autrichiens pour retourner un an en Amérique du Sud (Chili). Il termina sa carrière dans un club Indonésien.
Diego Armando Maradona, qui lui succéda comme vedette de la sélection argentine, dira de lui : « Mario est un phénomène comme homme et comme joueur. Nous lui sommes tous redevables pour la Coupe du Monde 1978 ; c’est bien. Mais nous avons été très ingrats avec lui, qui fut notre buteur et l’âme de notre équipe. Il mérite un hommage du pays argentin. Je l’aime. »
Entraineur et puis consultant sportif
Il s’essaya ensuite au rôle d’entraineur dans des championnats de seconde zone (Indonésie, Albanie, Venezuela, Bolivie, Costa Rica) ou encore dans de petits clubs italiens ou espagnols ne restant, la plupart du temps, que quelques mois dans ces clubs.

Kempes lors de la Marche du centenaire en mars dernier à Valence
Représentant dans une banque un temps à Valence, il est actuellement commentateur pour le canal hispanophone sud-américain de la chaine sportive ESPN.
Cette icône de notre club, qui en fut un temps ambassadeur dernièrement, joua pour le club « che » 246 matches, marquant 149 buts. Son étoile brille toujours au firmament du club et c’est lui qui fut choisi il y a quelques mois pour être le porte-étendard du centenaire du club. Tout un symbole.
Article rédigé par Henri-Jean Santini.
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